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Vers une augmentation du prix de la bière en 2022 ?


Le début d’année 2022 s’annonçait déjà mauvais avec la montée du prix des matières premières, et c’est maintenant au tour de la boisson alcoolisée préférée des Français qui connaitra bientôt le même sort. Ce n’est pas vraiment une grande surprise pour les brasseurs et consommateurs étant donné la situation actuelle : inflation galopante, crise covid-19 et guerre en Ukraine.

Les questions qui se posent sont : le prix de la bière s’élèvera à combien en France ? Y a-t-il une solution pour y remédier ? Quelles sont les vraies raisons de cette hausse ? La réponse dans cet article.

Guerre en Ukraine : la goutte d’eau qui fait déborder la pinte

La crise sanitaire causée par le Covid-19 a eu un impact sur l’économie globale dans le monde entier. L’après-Covid se fait sentir à son plus haut niveau, avec l’inflation qui atteint les 4,5 % en France. Mais la guerre en Ukraine a rapidement accéléré cette montée du prix.

N’oublions pas que la Russie et l’Ukraine sont de gros producteurs d’orge (30 % des exportations mondiales de blé), une céréale à paille transformée en malt pour fabriquer la bière, sans parler des énergies comme le gaz et le pétrole qui ont un impact direct sur les coûts de production. La pénurie de blé est donc la conséquence du blocage des exportations provenant de ces deux pays en guerre.

Un barman en train de tirer une bière

Une production de plus en plus onéreuse

Pour produire de la bière, il faut suivre certaines étapes comme le refroidissement ou la fermentation, des procédés qui consomment beaucoup d’énergie, alors que le prix de cette dernière explose. C’est le cas de l’augmentation du coût de la mise en bouteille causé par la pénurie de verre entraînant une hausse entre 13 et 60 % en un an tout comme l’aluminium pour les canettes.

Les géants de la bière annoncent leur couleur

Malgré la crise covid-19, les géants du secteur de la bière ont connu des recettes conséquentes en 2021 (Heineken enregistre 3, 32 milliards d’euros et Carlsberg un bénéfice de +13 %). Toutefois, la montée des prix de la bière pour cette année 2022 semble inévitable. Le groupe néerlandais aux 300 marques de bière et de cidre envisage d’augmenter ses prix pour compenser cette hausse des matières premières, du fret et de l’énergie. Carlsberg, le principal concurrent de Heineken sur le marché, prévoit également une hausse de ses prix pour 2022.

Dans son rapport financier, le brasseur danois, propriétaire de Kronenbourg, Tuborg, 1664 et Baltika, annonce déjà une faible croissance entre 0 à 7 % sur son bénéfice d’exploitation pour les mêmes raisons évoquées par Heineken. Il est à noter que ces deux grands groupes mondiaux n’ont pas encore spécifié de chiffre exact concernant leur augmentation de tarifs.

Le Syndicat national des brasseries indépendantes envisage une hausse de 3 à 7 % du tarif de la bière en 2023 ou début 2024. Le mois reste cependant imprécis pour le moment. Si l’on fait le calcul, une pinte de 6 euros coûtera désormais entre 6,20 et 6,40 euros.

Certains producteurs de bières bios et locales restent cependant peu affectés par l’inflation du fait de leur système de consignation de bouteilles échappant ainsi à la montée du prix de verre comme le relate Laurent, propriétaire de la bière « La Boc ».

Un premier semestre prometteur

Selon un chiffre récent publié par le brasseur néerlandais Heineken, l’après Covid-19 marquant le retour des adeptes de la bière dans les bars, cafés et restaurants a fait grimper leur bénéfice semestriel de 22,3 %, soit une recette nette de 1,27 milliard d’euros. Ce chiffre est nettement supérieur à l’avant Covid de 2019.

Il est naturel qu’après deux ans de confinement, les Français veuillent profiter pleinement de leur vie en sortant et en buvant plus. Heineken a, à elle seule, recensé une augmentation de ventes de 7,6 % pendant ce semestre.

Les fabricants de bière sont toutefois inquiets de l’effet de la hausse du prix sur le dernier semestre, il est certain que cela aura une conséquence sur le budget des consommateurs, ce qui diminuera leur consommation.

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